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Comment s’y retrouver dans le document unique ?

Obligatoire pour toutes les entreprises, le document unique (DUER) permet d'établir des mesures de prévention adaptées en identifiant et cotant les risques.

Le Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER), est obligatoire pour toutes les entreprises et doit être mis à jour annuellement. Il doit être conservé au sein de l’entreprise et tenu à la disposition de l’inspection du travail.

A quoi sert le document unique et qui est concerné ?

Le DUER ou Document Unique d’Évaluation des Risques permet d’identifier et de classer les risques encourus par le personnel d’une entreprise, il détaille les mesures de prévention adaptée à chaque poste de travail ou situation professionnelle.
Même s’il est parfois vécu comme une contrainte, c’est un outil de prévention des risques professionnels. L’identification et la cotation des risques vous permettent d’adapter les mesures de prévention, mais également de responsabiliser vos collaborateurs vis-à-vis du risque.
Même si certains risques vous semblent triviaux, imaginez l’impact si l’un de vos salariés chute d’un escabeau ou tombe dans l’escalier faute de lumière suffisante ou de rambarde.
Le travail d’identification et de cotation est un travail fastidieux que l’on confie souvent à un tiers pour se rassurer, vous pouvez également associer vos salariés et ce faisant vous les impliquerez dans une démarche de prévention des risques

Comment identifier les risques ?

La première étape dans la mise en place d’un document unique consiste à identifier les dangers et situations à risque. Ce travail d’identification passe par une observation attentive des situations de travail et un dialogue avec les intéressés.
Par exemple, si un salarié intervient sur un poste de découpe, y a-t-il un risque d’accidents ? Peut-il être blessé ? a-t-il besoin d’EPI (Équipement de Protection Individuelle)?
Attention également à ne pas minimiser la dangerosité d’un équipement simplement parce qu’il est « aux normes ».
Commencez par recenser tous les postes de travail, même ceux qui sont peu utilisés. Ensuite, examinez une journée type de chaque salarié en notant les taches journalières, hebdomadaires, mensuelles et exceptionnelles. Une fois que vous avez dressé cette liste, interrogez vos collaborateurs, ont-ils identifié d’autres situations ?
A partir de cette liste, il vous faut maintenant établir la liste des dangers auxquels est exposé l’intervenant :

  • lors des taches de manutention, quels poids doit il soulever?
  • en cas de déplacement chez les clients, il est exposé aux risques routiers.
  • S’il est en permanence assis à un bureau, il peut développer des troubles musculo-squelettique.
  • S’il est posté devant une machine, quels sont les risques de blessures?

Ce recensement prend un peu de temps mais il est indispensable à la mise en place d’actions de prévention adaptées.

Comment coter un risque ?

Réaliser la cotation d’un risque, c’est lui donner une valeur indiquant son niveau de criticité, on l’analyse selon 2 critères :

La gravité (conséquences pour la santé)

  • G1 : faible (accidents sans arrêt)
  • G2 : moyen (accidents avec arrêt)
  • G3 : grave (accidents avec arrêt longue durée et/ou incapacité permanente)
  • G4 : très grave (décès)

La probabilité (fréquence)

  • F1 : très improbable (1 fois/an)
  • F2 : improbable (tous les 6 mois)
  • F3 : probable (tous les 2-3mois)
  • F4 : très probable (toutes les semaines)

Ces 2 critères nous permettent d’élaborer une matrice d’analyse de la criticité :

matrice d'analyse de la criticité

Une fois cette cotation effectuée, vous pouvez mettre en place des mesures de prévention adaptées.
Par exemple, dans le cas de chute régulière dans un escalier : G1 ; F4 => C3. Il s’agit d’un risque modéré du fait de sa fréquence et de son absence d’arrêts. La mesure de prévention pourrait être de sensibiliser le personnel sur l’importance de bien tenir la rambarde ou de mieux éclairer l’escalier ou encore de mettre des bandes antidérapantes sur les nez de marches.
Ainsi, si vos mesures de prévention sont efficaces et que le nombre de chutes diminue, lors de votre mise à jour vous pourriez décoter le risque en G1 ; F3 => C4.

Attention toutefois à ne pas supprimer pour autant les mesures de préventions qui ont permis de réduire la dangerosité.

Comment évaluer votre DUER ?

Une fois votre Document unique mis en place, vous disposer d’un outil de pilotage de votre prévention des risques, pour qu’il soit pertinent vous devez choisir des indicateurs vous permettant de suivre l’évolution des mesures.
Voici quelques exemples d’indicateurs que vous pouvez mettre en place :

  • Nombre d’accidents avec arrêt (en distinguant courte et longue durée)
  • Nombre d’accidents sans arrêt
  • Le nombre d’incidents ou de presque accidents
  • Les taux de fréquence et de gravité
  • Les accidents de trajet
  • L’absentéisme
  • Le turnover
  • Le nombre d’action de prévention etc.

Si vous souhaitez diminuez les risques de coupure sur un poste d’emballage, vous mettez à disposition de vos salarié des EPI (Equipements de Protection Individuelle) de type gants. Pour vérifier que la mesure est efficace, vous allez suivre le nombre d’accident (coupures) sur ce poste. Si il ne diminue pas, il conviendra peut être de sensibiliser vos équipes au port des EPI, d’afficher des consignes de sécurité sur ce poste etc…

L’idée générale est de vous assurer la maitrise de ces risques et surtout de leurs conséquences pour la santé de vos salariés. Même si tout ceci peut vous semblez lourd et loin de votre quotidien, il ne faut pas négliger le coût d’un accident de travail, pour votre entreprise, votre salarié et la société qui supporte ce coût, qu’il soit économique, social ou juridique.

Vous pouvez vous appuyer sur votre CSE (Comité Social et Économique), sur les IPRP (Intervenants en Prévention des Risques Professionnels) si la taille de votre entreprise le prévoit. Vous pouvez également faire appel à des indépendants pour vous aider à la mise en place de votre DUER et accompagner son animation. Mais surtout n’oubliez pas que c’est un outil de pilotage de votre entreprise et que votre ressource la plus précieuse sont les hommes et les femmes qui la compose. En savoir plus?